La culture des hackers dans le monde de la politique

A l’ère des luttes décentralisées et des mouvements d’occupation de type «  Nuit debout », les hackers ont leur part d’influence dans les mouvements politiques actuels.

Les pirates informatiques, à l’origine des cultures de désobéissance

En sa qualité de spécialiste de la culture hacker, Gabriella Coleman fait le point sur le groupe Anonymous et son influence dans les mouvements d’occupation de type « Nuit debout ».

La politique des hackers influence les formes d’activisme politique actuel

En effet, selon elle, le fonctionnement des Anonymous ressemble à s’y méprendre à celui des mouvements d’occupation actuels, rendant probable leur influence sur les formes d’activisme politique contemporaines. Toutefois, ces derniers trouvent également leurs origines dans les mouvements d’occupation en Europe en mai 1968, aux USA et ceux anti-nucléaire et antimondialisation influencés par les quakers. Les printemps arabes y sont aussi pour quelque chose.

Les hackers s’intéressent dorénavant à la politique

Avec sa propre histoire et sa décentralisation, le groupe interagit désormais avec ces mouvements à l’exemple du début d’Occupy Wall Street et le mouvement du 15 de Mayo ayant engendrés les Indignés en Espagne. Ainsi y apparaissent le groupe X-Net, des hackers et activistes du logiciel libre,  mais également anarchistes et faisant partie du mouvement altermondialiste.

Anonymous, du lulz à l’engagement politique

Déjà politique dès le début dans la mesure où leurs pratiques et façons de faire le sont, la culture des hackers l’est toujours. En prouvent leur monde de logiciels libres ou leurs manières d’entrer dans les systèmes informatiques juste pour le plaisir de le faire. Toutefois, ces mouvements se sont seulement concentrés dans le domaine de la technologie. C’est Wikileaks qui a changé la donne avec le hacker Julian Assange devenu acteur géopolitique mondial célèbre internationalement. Partant d’une politique centrée sur les problèmes internes au monde, les pirates informatiques sont passés à une politique significative sur le plan géopolitique. Ils se sont ainsi inspirés de Wikileaks, Chelsea Manning, Edward Snowden etc. Ainsi sont nés Indymédia, œuvrant pour la justice sociale et autres n’ayant pas existé depuis  vingt ans.

De cet activisme est né Anonymous, un groupe de trolls à l’humour provocateur auparavant et qui passe à l’engagement politique. Cette transition n’est pas évidente du fait qu’on ne s’attend pas à trouver des gens extrêmement cyniques se tourner vers l’activisme ou la politique. D’ailleurs, ils ne le sont devenus réellement qu’en 2008, lorsqu’Anonymous a décidé de se mobiliser contre l’Eglise de la Scientologie. Des membres du groupe sont d’ailleurs descendus dans la rue et y ont découvert leur pouvoir. Une première.

Du jour au lendemain, ils sont devenus célèbres un peu partout, reprenant la figure de Guy Fawkes, un personnage ancré dans la culture populaire. N’importe qui peut alors se vanter être Anonymous.

Les valeurs et les projets politiques d’Anonymous

Actuellement, le groupe révèle la corruption et les abus et vient au secours de ceux qui en ont besoin. En dépit de sa position farouche vis-à-vis des journalistes, il n’attaque pas les média, mais les soutient même de par leur caractère commun journalistique. La règle est claire, agir dans l’anonymat.

4 comments

  1. Ping : Revue de presse de l'April pour la semaine 24 de l'année 2016 – Open Romandie
  2. Ping : Revue de presse de l’April pour la semaine 24 de l’année 2016 – Open Romandie
  3. Hélas, encore un journaliste qui mélange hacking (accès à la connaissance) et piratage (arnaque).

  4. Ping : Lettre d'information publique de l'April du 1er juillet 2016 – Open Romandie
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