Objets connectés : le Japon autorise l’INTIC à les infiltrer pour sécuriser les JO de 2020.

Les citoyens du Japon, pays où le digital règne en maître et seigneur, vont devoir, à partir de mi-février 2019, accepter l’intrusion de l’Institut National de l’Information et des Technologies de Communication (INITC) dans leur intimité. L’organisme, autorisé par l’État, va procéder au contrôle de 200 millions d’objets connectés dans le but de mieux sécuriser les JO de 2020 prévus pour se ténir à Tokyo.

Protéger les JO de 2020 des hackers

« Infiltrer » est le mot exact étant donné que l’objectif avoué du gouvernement japonais est d’éviter d’être confronté aux problèmes survenus lors de la dernière Coupe du monde en Russie. Le Japon s’apprête à recevoir les Jeux olympiques l’année prochaine.

Réputé pour son sérieux et pour sa grande expérience en expertise informatique, l’INTIC va procéder à des contrôles et des enquêtes sur les objets connectés qui seront utilisés par les citoyens japonais pendant ce rendez-vous planétaire des athlètes.

Tester les caméras, les Webcam et les routeurs

Les experts peuvent légalement infiltrer les objets connectés à l’insu de leurs propriétaires.

La loi autorise le test des objets comme le smartphone, les caméras, les routeurs et les webcams (appelés dispositifs IoT ou Internet of Things) qui, piratés, peuvent devenir des instruments de nuisance à l’insu de leurs utilisateurs.

L’institut se propose de compromettre des objets tels que des webcams et des routeurs en utilisant des mots de passe aléatoires.

Lorsque l’Institut arrive à pirater un objet, il contactera le propriétaire pour l’inciter à renforcer la sécurité.

Le Gouvernement demande à la population japonaise de l’indulgence, car il est question de la sécurité du pays face à d’éventuelles cyberattaques. L’opération durera 5 années pour assurer la sécurité du pays après les JO de 2020.

Sécuriser les objets connectés des Japonais

L’lNTIC agira comme un hacker pour créer des identifiants et des mots de passe. Le but est de pouvoir mesurer la vulnérabilité des objets connectés dans les bureaux et dans les domiciles.  Des solutions seront proposées plus tard.

Les utilisateurs japonais attendent avec impatience la publication des produits qui seront contrôlés. Comment le NTIC va procéder ? Il donne une liste aux autorités et aux opérateurs d’Internet qui ont la charge d’informer leurs abonnés.

Prendre conscience de l’importance de l’opération

Le débat est ouvert. Il est devenu mondial. Pour les uns, c’est une atteinte à la vie privée. Pour les autres, c’est un non respect de la liberté individuelle. Le Japon créé un précédent en tout cas.

De plus en plus de Japonais prennent actuellement conscience de la gravité des problèmes engendrés par le piratage informatique. Cela a beaucoup terni l’image du gouvernement russe l’année dernière lors du Mondial 2018.

Le INTIC estime que les appareils connectés au Japon sont tous presque vulnérables. Ils ont représenté les 54% des cyberattaques en 2017 d’après cet organisme.

Deux virus lancés à Pyeongchang durant les JO d’hier de 2018, en Corée du Sud, par des hackers russes suscitent l’inquiétude de Tokyo. Il s’agit du malware Olympic Destroyer et du malware VPN Filter.

Tokyo espère le soutien des Japonais, car l’enjeu est de taille : assurer la Cybersécurité avant, pendant et après les jeux olympiques.