Wall street market est tombé : enfin une lueur sur le Darknet ?

« L’addiction est une affection cérébrale chronique, récidivante, caractérisée par la recherche et l’usage compulsifs de drogue, malgré la connaissance de ses conséquences nocives » disait la science. L’assuétude à la drogue enferme donc le dépendant dans une prison où il est subordonné à ses envies. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de voir certaines personnes profiter de leur faiblesse. Et quel meilleur moyen qu’internet peuvent-ils trouver pour resserrer encore plus l’étau sur ces addicts de la drogue ? Après tout, ne suffirait-il pas d’un simple clic pour vendre facilement ce qui est proscrit sévèrement dans le monde physique ? Si ce marché est prolifique au point d’attirer débutants comme professionnels, des sites comme le Wall Street Market sont plus prisés que d’autres. Le coup d’arrêt porté par les dernières arrestations en Allemagne et aux États-Unis apporte un grand bol d’air.

Du DDW au WSM, un marché noir né des travers d’internet

Comme son surnom l’indique, Wall Street Market appartient au côté sombre d’internet. Dans ce monde clandestin, le portail Deep Dot Web, qui est un réseau parallèle accessible avec le navigateur The Onion Router (Tor) jouait deux rôles : référencier les principaux sites commerciaux du dark Web, mettre en ligne les informations les concernant. Grâce à lui, les consommateurs pouvaient aisément trouver les vrais liens vers des sites commerciaux comme Tochka Free Market ou Wall Street Market. Ces derniers étaient spécialisés dans des activités illicites.

C’est en collaboration avec DDW que Wall Street Market est devenu la deuxième plus grande plateforme de darknet au monde après Silkroad, démantelé en 2013.

WSM, une réussite due à internet

Il mettait en relation plus de 4500 commerçants fournisseurs et environ 1.5 million de consommateurs prêts à se fournir drogues, armes, faux papiers, virus informatiques ou cartes de crédit volées. Seulement, ce n’était que la face émergée de l’iceberg, car il n’y avait pas que ça. En effet, suite aux investigations menées conjointement par la police allemande, brésilienne, néerlandaise, Europol, FBI et des organismes de cyberdéfense, il est ressorti que les individus vendaient aussi de l’or et des diamants tout en facilitant le blanchissement d’argent détourné.

Le mécanisme entrepris était « simple ». Les vendeurs mettaient en ligne les « produits » qu’ils vendaient à la manière d’Amazon. Les intéressés réglaient alors en bitcoin, monero ou autre cryptomonnaie. Sur chaque transaction, les gestionnaires du site touchaient une commission de 2 à 5 %, pourcentage qui leur a permis d’amasser 500 000 euros en liquide, cryptomonnaie et voitures de luxe, outre les 10 à 30 millions de dollars qui ont été versés dans les caisses de Wall Street Market.

WSM, une chute due à une e-défaillance

Si ce sont des procédés fallacieux qui les ont permis d’amasser de coquettes sommes, c’est aussi internet qui a rendu possible leur perte. En effet, la localisation par la police et les entités de cyberdéfense ne s’est faite qu’à la suite d’une défaillance de Virtual Private Network autorisant à se rendre invisible sur le net. Coup de pied du destin ou fatalité ? C’est internet qui les a vendus.