Cyberattaque et politique : des pays cibles et des pays pirates

La cyberattaque n’est plus un phénomène nouveau. Si au début, les cybercriminels se contentaient de voler quelques données personnelles et informations sensibles, aujourd’hui, l’ampleur est toute autre. En effet, c’est devenu une menace d’envergure internationale dans laquelle certains pays attaquent et d’autres sont des victimes impuissantes. Cela a été, dernièrement, le cas de l’Australie qui a subi une attaque d’une ampleur inédite. Des parlementaires et plusieurs partis politiques ont, cette fois-ci, été visés par l’attaque. C’est le Premier Ministre australien qui a confirmé la nouvelle, le 18 février dernier, même si le drame s’est produit 10 jours plus tôt. Jusqu’ici, les conséquences de l’attaque sur la cyberdéfense du pays et le véritable but des hackers restent inconnus. Toutefois, les experts ayant observé les faits s’accordent à dire que les principaux suspects pourraient être la Chine ou la Russie.

Une attaque qui se produit au pire moment

Tout le monde se souvient de cette cyberattaque datant de 2016, lors des  élections présidentielles américaines opposant Hillary Clinton à Donald Trump. Les hackers avaient alors visé le système informatique utilisé pour la campagne de cette première. Aujourd’hui, le cas présente des similarités. En effet, l’attaque dont on parle ici s’est produite le 8 février dernier et a visé certains parlementaires et partis politiques. Le fait est que l’Australie, actuellement, est en pleine organisation d’élections capitales. En effet, les prochaines élections fédérales australiennes devraient prendre lieu au mois de mai prochain. Elles viseront à renouveler l’intégralité de la Chambre des représentants, une partie du Sénat et à désigner le prochain Premier Ministre. Le problème est que personne ne sait, jusque-là, quelles données ou informations ont pu être consultées par les hackers et quel était leur but. Scott Morrison, Premier Ministre australien, affirme toutefois que l’attaque a pu être rapidement repérée. Fort heureusement pour les victimes, les autorités compétentes du pays et surtout son organisme de cyberdéfense ont su agir efficacement et aucun dommage réel n’a été constaté sur les ordinateurs. De ce fait, ministres et députés australiens n’ont perdu aucune donnée ni fonctionnalité sur leur appareil. Aux dernières nouvelles donc, aucune preuve d’ingérence dans les élections n’a pu être confirmée. Suite à l’attaque, le gouvernement et les autorités ont mis en place des mesures pour assurer l’intégrité du système.

Des soupçons qui se portent sur la Chine et la Russie

Bien que l’objectif de l’attaque et les informations touchées soient inconnus, l’identité des personnes visées est bel et bien précise. L’attaque a donc touché des députés du Parti libéral, du Parti national ainsi que des députés du parti travailliste. La liste permet de déterminer que des partisans et opposants du gouvernement actuel ont tous été touchés. Cependant, cette affaire pouvait entacher la confiance des Australiens et les pousser à changer de camp. C’est un risque qu’encourt toujours un pays lorsqu’une cyberattaque d’une telle ampleur se produit à l’approche des  élections. Le fait est que la taille de l’attaque a aussi mis les enquêteurs sur une piste. Il faut admettre que seuls quelques pays rares ont la capacité nécessaire pour lancer des attaques sophistiquées comme celle-ci. Les principaux de l’organisme de cyberdéfense australien sont alors dirigés vers Pékin et Moscou, mais il n’y a jusqu’ici aucune preuve tangible ni certitude. Qui plus est, ce n’est pas la première fois que des députés australiens sont visés. Cela a déjà été le cas en 2011, mais contrairement à la situation actuelle, les pirates avaient pu surveiller ceux-ci des mois durant. À cette époque, la Chine était déjà le principal suspect.