Les réseaux sociaux et Internet sont devenus des pièges pour les adolescents. Des mesures adaptées ont été appliquées en Polynésie pour contenir les excès et les débordements sur la toile. Moralité : rien ne vaut l’éducation et la prévention.
Cyber harcèlement fréquent dans les collèges
Les jeunes et les ados sont livrés aux nombreux dangers de la toile. Les menaces et les agressions verbales et écrites inondent de plus en plus les réseaux sociaux en Polynésie. Cyril Lorillon, Commandant de la Brigade de prévention de la délinquance juvénile, a d’ailleurs confirmé « la réalité du cyber harcèlement » sur cette Ile.
Suivi médical des ados victime de cyber harcèlement
Des adolescentes victimes de harcèlement ont vu leurs photos et données personnelles publiées sur les réseaux sociaux et à leur insu. « Les conséquences sont désastreuses pour la victime », a déploré la psychologue Nathalie Colin-Fagotin qui exerce en Polynésie. Elle a parlé « d’énormes dégâts psychologiques ». Ces jeunes filles souffrent d’angoisse, de troubles de sommeil. Elles se trouvent dans un état d’isolement et présentent un état dépressif.
Un encadrement assuré par la Gendarmerie pour les écoliers
Depuis 2017, dans les collèges et les écoles polynésiennes, une expérience d’encadrement a été lancée. Elle implique les élèves en classe de 6e, classe connue comme celle des ados. Les gendarmes sont devenus des éducateurs. Ils apprennent aux écoliers le respect des uns et des autres. En Polynésie, de plus en plus de joutes verbales violentes entre jeunes sont enregistrées de manière alarmante. « Cela expose les jeunes aux poursuites judiciaires » a encore averti le Commandant Cyril Lorillon.
Les écoliers et les collégiens apprennent à être vigilants sur Internet et à prendre l’engagement de ne pas dériver dans le cyber harcèlement. Sur l’ile, la loi est ferme sur le harcèlement via réseaux sociaux, et le cyber harcèlement est considéré comme un délit. Les auteurs encourent une peine pouvant aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et le paiement d’une amende de 5 millions de francs pacifique (FCFP).
Réseaux sociaux et état des lieux
Les témoignages sont nombreux pour dénoncer l’impact négatif des informations débridées sur Internet. Les effets d’annonce et les titres ronflants y sont accrocheurs. En lisant et en partageant ces informations, les internautes réalisent qu’il s’agit d’un attrape-nigaud. La technique « est de faire réagir et de faire passer les mêmes idées fausses », pour reprendre les propos de Rémy, un jeune internaute. Les pirates informatiques ou hackers sont à l’affût d’informations et de photos qu’ils peuvent utiliser dans leurs délits. Ils piratent des comptes, ont témoigné d’autres adolescents.
Usurpation d’identité sur la toile
L’usurpation d’identité est devenue habituelle sur le Net. Elle cause d’énormes préjudices aux personnes victimes. Cette pratique expose ces dernières à des risques énormes, car les auteurs peuvent leur faire tenir des propos malveillants ou des actes délictueux. Des photos privées affichées dans Instagram, risquent de se retrouver dans une page Facebook sans le consentement de leurs propriétaires. Nathalie Colin-Fagotin a recommandé la vigilance, car il existe des risques « autour de l’image et le fait qu’une personne avec de mauvaises intentions tente d’approcher une adolescente via les réseaux sociaux » est un cas très fréquent. Selon les statistiques polynésiennes, 97% des ados polynésiens de plus de 15 ans sont des internautes actifs.